Depuis 3 semaines je me suis remis à courir, tôt le matin, un jour sur deux, quelques kilomètres à une allure de tortue neurasthénique.
Et force est de constater que l’âge et la sédentarisation aidant, j’en avais oublié cet outil fondamental qu’est mon corps.
Pourtant j’ai toujours fait du sport et suivais même un strict régime de running entre mes 40 et 45 ans. Le souvenir de ce que ce corps avait de souple et d’assuré m’est revenu alors que je maniais la pioche et la houe dans ce qui allait devenir le potager familial.
Il fut un temps où je n’aurai pas senti la moindre fatigue en accomplissant cet effort me lamentais-je intérieurement.
Bref, j’ai pris le taureau par les cornes, ai ressorti de vieilles chaussures de trail et me suis remis à trottiner dès le soleil levé.
Soyons honnête, les deux premières sorties furent douloureuses. Je peinais à trouver un rythme, un souffle. Le plaisir de la course était un souvenir ancien.
Pourtant il n’a fallu que quelques trottes pour « retrouver » les sensations apaisantes de la course à pied.
La course a ceci de parfait qu’elle ne nécessite que peu d’équipements. Une paire de chaussures adaptées suffit à se lancer. Un short et un t-shirt de n’importe quelle matière ou de n’importe quel origine (le fond du placard par exemple !) suffisent également à équiper le coureur de fond.
Hors de question pour moi de me laisser bercer par les chants du marketing sportif.
Je garde en tête l’image de Clint Eastwood faisant son jogging matinal avec une vieille paire d’Adidas et une paire de jeans dans un film du type « doux, dur et dingue » . Equipement minimaliste et efficacité maximale.
Mais je m’égare dans mon panthéon personnel... Et puis s’identifier, c’est bien beau, mais rien ne remplacera l’expérimentation propre et le plaisir de la progression, de l’effort et du résultat qui s’améliore. Et je ne vous parle même pas des bénéfices en termes de santé physique, mentale ou de capacité de concentration qui se retrouvent franchement améliorées avec la pratique d’une activité physique régulière.
Mais quel est donc le rapport avec le management dans les collectivités territoriales, me direz-vous, sujet pourtant habituel de mes petites chroniques ?
A vrai dire, il y en a peu.
Si ce n’est, cependant, les qualités d’endurance, de persévérance, d’adaptation à la réalité, d’effort et de plaisir finalement que l’on retrouve, tant dans le sport pratiqué en amateur et à titre individuel, que dans la pratique managériale professionnelle.
Si ce n’est que l’adage « un esprit sain dans un corps sain » est toujours de mode, tant il est avéré.
Si ce n’est la nécessité d’évacuer les tensions, le stress et parfois mettre de côté les problématiques professionnelles qui nous assaillent parfois.
Loin de moi cependant l’idée de pratiquer une quelconque morale à ce sujet.
Chacun fait comme il peut ou comme il veut. Mais le lien entre l’esprit et le corps me paraît si évident et le principe de la somatisation vient nous le rappeler souvent, qu’il ne paraît pas incongru dans une approche managériale de bon aloi de considérer que l’effort physique a des retombées bénéfiques sur sa pratique professionnelle.
Il appartiendra à chacun dans la mesure de ses possibilités de se trouver l’activité physique d’équilibre qui lui convient et de trouver le Clint Eastwood qui sommeille en lui.
Rémy Canuti
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